Son procès pour malversation financière résonne comme celui de l’exemple. Il s’agit du premier cacique du nouveau régime en République démocratique du Congo d’être jugé pour corruption. Cette démarche est-elle la mise en place de l’Etat de droit voulu par le Président Félix Tshisekedi Tshilombo ? Une manipulation de l’opinion ? Un règlement des comptes ? Retour sur la descente aux enfers de Vital Kamerhe.
Dans la nuit du 9 au 10 janvier 2019 à Kinshasa, lorsque la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) annonça, ce jour-là, les résultats de l’élection présidentielle de 2018, on y voyait dans les images les deux couples – Kamerhe – Amida et Félix -Denise. L’idylle d’un binôme prometteur qui allait diriger le destin du pays. Les observateurs avisés incrédules au départ ont parfois cru à un moment à ce mariage de raison. La victoire est là. Le pouvoir aussi ! Suite aux accords signés en novembre 2018 à Nairobi au Kenya, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe se sont accordés de gouverner ensemble en cas de victoire électorale. « Et sans qu’il y ait une personne essaie de mater l’autre », ont-ils renchéri les deux personnalités. Pour rappel, ces deux hommes venaient de quitter un autre groupe d’opposants à Genève en Suisse. A cette occasion, ils avaient baptisé leur coalition – « Cap pour le changement – CACH ». Il y avait donc une sorte d’amour, rien que l’amour – pour le meilleur et pour le pire.
En attendant la désignation du premier ministre issu du Front Commun pour le Congo (FCC), une autre branche alliée au pouvoir du CACH, Vital Kamerhe, nommé Directeur de cabinet du Président Félix Tshisekedi s’est attelé sur la réalisation du projet « 100 jours », initié par le nouveau pouvoir. Sauf que le Direcab était très présent- peut-être trop – à tel point de faire de l’ombre au président de la République. Le Directeur de cabinet du chef de l’Etat n’est pas né de la dernière pluie. C’est un vieux routier du paysage politique congolais. Il a eu à travailler dans le passé avec deux anciens présidents (Les Kabila Père et Fils). Connu pour son manque de stabilité politique, l’homme à la réputation d’être sans conviction et calculateur. Certains le surnomment « Caméléon ». Et d’autres l’appellent « Serpent ancien ». Faudrait-il le condamner seulement pour son passé ?
C’est l’accusation de détournement de fonds qui sera la goute d’eau qui fait déborder le valse. Vital Kamerhe est sur la sellette. En avril 2020, le directeur de cabinet du chef de l’Etat est convoqué au parquet pour s’expliquer sur les fonds alloués aux travaux de « 100 jours ». Il est transféré à la Prison de Makala à Kinshasa où il est mis en examen pour corruption, fraude et abus de pouvoir et détenu provisoirement en attente de son procès. Entre-temps, plusieurs personnes de son entourage sont citées dans le coup notamment sa belle-fille Soraya Mpiana et son neveu Daniel Massaro dont la justice congolaise soupçonne d’avoir servi d’intermédiaires dans les transactions douteuses entre Vital Kamerhe et l’homme d’affaires d’origine libanaise Jamal. Débutée le 11 mai dernier, l’audience de Vital Kamerhe a été renvoyée en date du 25 mai prochain.
BelNews Tv/ Rédaction