L’artiste-musicien Josky Kiambukuta, est décédé dimanche 7 mars 2021 à Kinshasa à la Clinique Ngaliema. Il tire sa révérence à l’âge de 72 ans, suite à une longue période de maladie. Il faut le dire que depuis son retour à Kinshasa en 2011, le chanteur n’était plus actif sur la scène musicale comme avant.
Un artiste qui a marqué son temps
De son vrai nom Joseph Kiambukuta Londa, Josky ou Joe Sex est né un certain jour de la Saint Valentin, soit le 14 février 1949, de l’union de Bernard Bakiansuni et Albertine Londa Nzila.
D’où est venu le nom Josky?
Son pseudo de Josky est une contraction des trois premières lettres de son prénom Joseph avec les deux premières lettres de son nom Kiambukuta, dont la lettre « y » a remplacé le « i ».
En 1969, il intègre l’orchestre African Fiesta Sukisa de Dr Nico où il a fourbi ses premières armes d’une carrière musicale élogieuse. Josky Kiambukuta imprimera sa voix puissante dans plusieurs tubes dont : « Échantillon ya pamba », « Sady naboyi masumu », « Kamukanzi ko », « Bolingo ya sens unique », « Bolingo ezali po na kisi te », etc…, et « Ntumba » de Lessa Lassan avec qui il formait un duo de choc.
Le succès fou de « Bokokamwa » ans le Groupe Continental
En 1971, Josky fait partie des ténors de l’orchestre Continental avec Kankonde dit Serpent, Blaise Pascal Wuta Mayi, Tino Mwinka, Bopol Mansiamina, Taddy Tamar, Kaba et tant d’autres.
Si sa voix particulière se fait découvrir à travers les œuvres de ses collègues à l’instar de « Nakobondela », « Ya Véro », etc, mais sa propre composition « Bokokamua », sortie en 1971, fait mouche et finit par mettre en lumière ses talents d’auteur compositeur.
Sa révélation le met sur la sellette et Franco va l’incorporer dans le TP OK Jazz en 1972. Sa carrière devient imposante et Josky ouvre la voie à une bonne carte postale dont ses chefs d’œuvre ne laissent personne indifférente. « Moumoune », « Chandra », « Na Mabele », « Nganda Suka Mboka », « Baby », « Chez Mère Kusala », « Bon marché » et tant d’autres.
L’itinéraire d’une locomotive
On se souvient qu’en 1988, Josky était dans la délégation du TP OK Jazz que notre confrère Jean-Pierre Eale avait amené en tournée à Goma, Bukavu, Rwanda et Burundi. Non seulement ça, il était présent dans les tournées promotionnelles de l’orchestre tant au pays qu’à l’étranger.
À la mort de Grand Maître Franco en 1989, Josky, Ndombe Opetum, Shakembo, Simaro Lutumba, Faila et les autres essaient tant bien que mal, durant quatre ans, de pérenniser l’héritage leur laissé par son initiateur, mais le TP OK Jazz ne décollait plus. Simaro Masiya et quelques musiciens ont quitté pour créer Bana Ok.
En 1994, Josky rejoint Simaro Lutumba dans Bana OK. En 2003, il décide de s’installer en Europe pour une carrière solo qui peine à décoller. A la même année, il sort un album depuis Paris où il est basé. Un vrai bide. Josky ne désarmer pas, il va récidiver en 2006 avec l’album « Chandra ». Cette fois c’est la bonne. Le succès est au rendez-vous. Ayant quitté Paris pour résider désormais à Liège, en Belgique, il ne se porte pas comme un charme. Il revient au pays pour célébrer ses 66 ans d’âge dont la fête aura lieu lorsqu’il totalisa 70 ans de vie et 50 ans de carrière musicale.
C’était le 23 novembre 2019, lors d’une soirée au village Chez Ntemba, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.
En Europe, Jimmy Mukelenge lui a rendu hommage, de son vivant, pour son Cinquantenaire de carrière, en organisant sur la place de Paris un concert avec Bana OK aile Paris.
Josky Kiambukuta, que l’on appelait aussi le “Commandant de bord” était déjà affaibli par la maladie. Il était désormais calé dans une chaise roulante et aujourd’hui, ce grand nom, ce modèle et cette grande voix de la musique congolaise s’est éteinte à Kinshasa au regret de tout le monde. En attendant le programme officiel, le corps de l’illustre disparu est conservé à la morgue de la clinique Ngaliema.
Gel BOUMBE/Rédaction BelNews Tv