Goma, 29 avril 2025 – Un tournant majeur s’opère dans la gestion de la crise sécuritaire qui secoue l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) depuis plusieurs années. Ce mardi, les troupes de la Mission de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SAMIDRC) ont entamé leur retrait progressif de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, conformément à un accord signé le 29 mars dernier entre la SADC et le mouvement rebelle M23.
Un retrait encadré par l’accord du 29 mars
Le retrait des contingents militaires déployés sous l’égide de la SADC intervient après la fin officielle du mandat de la SAMIDRC, décidée lors du sommet des chefs d’État de la SADC le 13 mars 2025. L’accord signé en mars à Gaborone prévoyait une désescalade progressive et une restitution du contrôle sécuritaire à l’armée congolaise (FARDC), sous supervision internationale.
« Nous tenons à saluer l’engagement des forces de la SADC pour la stabilité régionale. Leur retrait se fait en concertation avec les autorités congolaises et les parties prenantes locales », a déclaré Jean-Michel Sama Lukonde, Premier ministre congolais.
Bilan de la mission SAMIDRC
La mission de la SADC, déployée depuis début 2023 en renfort des forces armées congolaises, a joué un rôle-clé dans la stabilisation temporaire de certaines zones sensibles, particulièrement autour de Goma, Rutshuru et Sake. Cependant, les critiques n’ont pas manqué : manque de coordination, faiblesse logistique et accusations de passivité face aux avancées du M23.
Certains analystes estiment que la fin de mission précipitée est liée aux tensions internes au sein de la SADC, mais aussi à la volonté de Kinshasa de revoir sa stratégie sécuritaire, dans un contexte de transition diplomatique avec les pays voisins.
Transition : vers une reconfiguration sécuritaire
Le retrait de la SAMIDRC ouvre désormais la voie à une nouvelle architecture sécuritaire dans l’est du Congo. Le gouvernement congolais a réaffirmé sa volonté de renforcer les capacités des FARDC, tout en travaillant à une solution politique négociée avec les groupes armés, notamment à travers les médiations régionales en cours à Doha et Nairobi.
Les autorités locales, quant à elles, redoutent un vide sécuritaire dans certaines zones rurales encore instables. Des renforts FARDC sont déjà en déploiement dans plusieurs localités.
Réactions régionales et internationales
La Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et l’Union africaine ont salué le retrait comme une opportunité de refonder le processus de paix. Du côté des partenaires internationaux, les Nations unies appellent à une transition ordonnée et à la protection des civils durant cette phase délicate.
« Ce retrait ne doit pas signifier l’abandon de la population. Une vigilance internationale est nécessaire », a averti une représentante de Human Rights Watch.
- Début du retrait : 29 avril 2025
- Forces concernées : Troupes de la SADC déployées dans le Nord-Kivu
- Cause : Fin du mandat SAMIDRC décidée par la SADC le 13 mars
- Conséquence attendue : Reprise du contrôle par les FARDC, poursuite des négociations avec le M23
- Risque principal : Résurgence d’insécurité dans certaines zones frontalières
Alors que la page de la mission SAMIDRC se tourne, la République Démocratique du Congo s’engage dans une nouvelle phase de transition sécuritaire fragile mais cruciale. Entre dialogue diplomatique, réarmement des forces nationales et pressions citoyennes, l’équilibre sera délicat à maintenir. La communauté régionale reste attentive à l’évolution sur le terrain, dans un contexte où la paix demeure une priorité absolue pour des millions de Congolais.
🖊H. Zinu
📍 Rédaction | Belgique