Nairobi, la capitale du Kenya, sera du 5 au 9 mai 2025 l’hôte de la Conférence internationale sur l’authenticité du patrimoine en Afrique, un événement majeur organisé par l’UNESCO en partenariat avec des institutions africaines de référence. Cette rencontre rassemblera des experts du patrimoine, des responsables gouvernementaux, des universitaires et des acteurs de la société civile pour aborder l’un des enjeux clés du continent : la préservation du patrimoine culturel et naturel dans le respect de son authenticité et de son intégrité.
Un enjeu central : préserver l’âme du patrimoine africain
Alors que le continent africain regorge de sites patrimoniaux exceptionnels, qu’ils soient matériels ou immatériels, la question de leur authenticité se pose avec une acuité croissante. Face à la mondialisation, à l’urbanisation rapide et aux pressions touristiques, comment garantir que la transmission du patrimoine se fasse dans le respect des valeurs originelles et des communautés locales ?
C’est à cette question fondamentale que la conférence de Nairobi entend répondre, en mettant l’accent sur :
La définition africaine de l’authenticité patrimoniale, enracinée dans les traditions, les savoir-faire et les cosmologies locales ;
La lutte contre la folklorisation ou la muséification du patrimoine ;
Les enjeux de restauration, de transmission et de gestion durable des sites patrimoniaux.
Une conférence panafricaine et inclusive
Organisée sous l’égide du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, cette conférence réunira des délégations issues de plus de 40 pays africains, ainsi que des partenaires internationaux, des chefs traditionnels, des représentants des communautés autochtones, et des organisations culturelles africaines.
Le programme comprendra :
Des sessions plénières sur les cadres juridiques et éthiques de la conservation du patrimoine ;
Des ateliers participatifs sur l’implication des communautés dans la gestion des sites ;
Des études de cas sur des sites emblématiques comme Lamu (Kenya), Timbuktu (Mali) ou Great Zimbabwe (Zimbabwe) ;
Des visites de terrain autour de Nairobi pour illustrer les défis concrets de la préservation.
L’authenticité, au cœur des politiques de conservation
Dans son cadre opérationnel pour la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial (1972), l’UNESCO souligne l’importance de l’authenticité comme critère essentiel de valeur universelle exceptionnelle. Mais comment cette notion s’applique-t-elle aux contextes africains, où la mémoire, l’oralité et l’usage vivant du patrimoine jouent un rôle central ?
La conférence de Nairobi vise à réaffirmer la voix africaine dans le débat mondial sur le patrimoine, en valorisant les approches endogènes de la conservation, souvent négligées dans les standards internationaux.
« L’authenticité n’est pas un concept figé. Elle évolue avec les pratiques culturelles, les récits communautaires et les contextes sociaux », a déclaré un responsable de l’UNESCO en amont de l’événement.
Vers des recommandations concrètes
À l’issue de la conférence, une Déclaration de Nairobi devrait être adoptée, appelant à :
La reconnaissance de la diversité des approches africaines de l’authenticité ;
Le renforcement des capacités locales en conservation du patrimoine ;
Le soutien aux initiatives communautaires de gestion et de transmission ;
La mobilisation de financements internationaux pour des projets durables et respectueux des identités locales.
Un cap pour l’avenir du patrimoine africain
Dans un contexte de restitution croissante d’œuvres, de revendications mémorielles et de revalorisation des cultures africaines, la conférence de Nairobi s’inscrit comme un tournant stratégique pour faire entendre la voix du continent dans les débats mondiaux sur le patrimoine.
Elle réaffirme également l’importance de l’Afrique comme acteur central, et non plus périphérique, de la gouvernance patrimoniale mondiale.
🖊H. Zinu📍 Rédaction | Belgique
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