Bruxelles / Kinshasa, 29 avril 2025 — Dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu autour des ressources stratégiques, la Belgique affiche sa volonté d’accroître son rôle dans le secteur minier de la République Démocratique du Congo (RDC). Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a déclaré ce mardi que la Belgique souhaitait consolider ses liens économiques avec Kinshasa, notamment dans l’exploitation et la transformation des minerais critiques.
Une coopération autour des minerais stratégiques
La RDC est aujourd’hui l’un des pays les plus riches en ressources minières, détenant d’importantes réserves de cuivre, de cobalt, de lithium et d’uranium. Ces matériaux sont essentiels à la transition énergétique mondiale, à la production de batteries, de véhicules électriques et d’infrastructures numériques.
« La Belgique possède une expertise historique dans le traitement de matériaux critiques, grâce à des entreprises comme Umicore ou John Cockerill, qui sont à la pointe des technologies de raffinage et de recyclage », a souligné Maxime Prévot lors d’une conférence conjointe avec des partenaires économiques à Bruxelles.
Un engagement fondé sur des principes
Contrairement à certains modèles d’investissement purement extractifs, la Belgique entend proposer un partenariat plus équitable et durable avec la RDC. Maxime Prévot a insisté sur la nécessité de bâtir une coopération fondée sur des principes de transparence, de respect des droits sociaux et environnementaux, et de partage équitable des bénéfices.
« Nous ne voulons pas d’une approche transactionnelle ou opportuniste. Notre ambition est d’établir une relation mutuellement bénéfique, qui contribue aussi bien au développement économique de la RDC qu’à la sécurité d’approvisionnement de l’Europe », a-t-il déclaré.
Enjeux géopolitiques et défis congolais
Le regain d’intérêt pour les ressources congolaises s’inscrit dans un contexte mondial marqué par une compétition croissante autour des matières premières stratégiques, avec une forte présence de la Chine et une montée en puissance des États-Unis dans la région.
Du côté congolais, les autorités cherchent à diversifier les partenariats, mieux valoriser les ressources nationales et relocaliser certaines chaînes de valeur, comme la transformation locale du cobalt ou la production de batteries sur le continent africain. Cependant, des défis majeurs persistent : instabilité sécuritaire, corruption, et faiblesses institutionnelles continuent de freiner les investissements durables.
Vers une coopération industrielle accrue ?
Plusieurs pistes de coopération sont actuellement à l’étude entre la Belgique et la RDC, dont :
- La création de joint-ventures entre entreprises belges et congolaises ;
- La mise en place de centres de traitement et de transformation locale des minerais ;
- Des programmes de formation technique et de transfert de technologies pour les jeunes Congolais ;
- Le développement d’infrastructures logistiques et énergétiques soutenant l’activité minière.
Réactions et perspectives
Du côté congolais, les premières réactions sont prudentes mais positives. Le ministère des Mines a salué l’approche « respectueuse et structurée » de la Belgique, tout en insistant sur la nécessité de garantir des bénéfices directs pour les communautés locales. Plusieurs ONG appellent à la vigilance pour éviter toute reproduction des modèles d’exploitation abusive du passé colonial.
En résumé :
- Objectif : Renforcer la coopération minière entre la Belgique et la RDC
- Acteurs clés : Umicore, John Cockerill, ministère belge des Affaires étrangères
- Minéraux concernés : Cobalt, cuivre, lithium, uranium
- Enjeux : Transition énergétique, sécurité d’approvisionnement, développement durable
- Approche : Partenariat fondé sur la transparence, les droits humains et le co-développement
Alors que le monde entre dans une ère de reconfiguration des chaînes d’approvisionnement stratégiques, la Belgique veut se positionner comme un partenaire industriel responsable et durable pour la RDC. Reste à voir si les paroles ambitieuses se traduiront en projets concrets capables de transformer à la fois l’économie congolaise et la stratégie énergétique européenne.
đź–ŠH. Zinu
📍 Rédaction | Kinshasa