Le 8 mai 2025 tombera un jeudi. Mais contrairement à la France, où cette journée est un jour férié, elle ne sera pas chômée en Belgique. Cette date, qui célèbre la capitulation de l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, demeure symbolique à l’échelle internationale. Pourtant, en Belgique, elle ne figure plus au calendrier officiel des jours fériés — un choix politique et historique qui continue d’alimenter les débats.
Une reconnaissance abolie en 1983
Pendant plusieurs décennies, le 8 mai a été férié pour les écoles et les administrations publiques. Mais en 1983, dans un contexte de restrictions budgétaires, le gouvernement décide de le retirer de la liste des jours chômés. Cette suppression, motivée par des considérations économiques, n’a jamais été complètement acceptée par une partie de la société civile, notamment dans les milieux associatifs, syndicaux et parmi certains élus.
Chaque année, à l’approche du printemps, une même question revient : comment justifier l’absence de commémoration officielle dans un pays qui a pourtant souffert de l’occupation nazie ?
Un ancrage historique limité ?
Pour certains historiens et responsables politiques, le 8 mai n’a pas la même charge symbolique en Belgique qu’en France. Le pays a en effet été majoritairement libéré à l’automne 1944, bien avant la capitulation allemande du 8 mai 1945. La bataille des Ardennes, qui s’est conclue début 1945, marque le dernier grand affrontement sur le sol belge.
De ce fait, c’est le 11 novembre, date de l’armistice de la Première Guerre mondiale, qui est restée la principale référence en matière de mémoire nationale. Elle demeure, aujourd’hui encore, un jour férié officiel.
Une mémoire vivante, mais discrète
Malgré sa disparition du calendrier officiel, le 8 mai n’a pas été effacé des mémoires. Des cérémonies commémoratives sont encore organisées dans plusieurs grandes villes belges, telles que Bruxelles, Liège ou Charleroi. Toutefois, ces événements restent plus discrets et moins suivis que ceux du 11 novembre.
Face à cette relative indifférence institutionnelle, des initiatives citoyennes et politiques se multiplient pour raviver l’importance de cette date.
Une mobilisation en faveur de sa réhabilitation
Parmi les principaux acteurs de ce combat mémoriel figure la Coalition 8 Mai, un collectif regroupant citoyens, syndicats, associations et élus. Depuis plusieurs années, elle milite pour que le 8 mai redevienne un jour férié légal et payé, à la fois pour honorer la mémoire des combattants et pour renforcer les valeurs démocratiques dans un contexte contemporain jugé préoccupant.
« Le 8 mai n’est pas seulement une date historique. C’est un symbole de résistance, de libération, et de vigilance démocratique, dans un monde où les idéologies autoritaires gagnent du terrain », affirment les organisateurs sur leur site.
En 2025, plusieurs événements sont annoncés à travers le pays, notamment au Fort de Breendonk, un ancien camp de détention nazi devenu lieu de mémoire incontournable.
Une journée à la fois controversée et fédératrice
Ainsi, le 8 mai 2025 ne sera pas un jour chômé, mais il portera une fois encore les traces d’une mobilisation citoyenne pour ne pas oublier. Le débat autour de sa réintégration dans le calendrier férié belge demeure vivant. Pour certains, il s’agit d’un symbole européen de paix et de victoire sur l’oppression ; pour d’autres, cette date reste périphérique dans le récit historique belge.
Mais dans un contexte de montée des extrêmes et de fragilisation des valeurs démocratiques, nombreux sont ceux qui estiment que le message porté par le 8 mai est plus pertinent que jamais.
🖊H. Zinu📍 Rédaction | Belgique
📩 Contact presse :info@belnewstv.be
📌 Suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram : @belnewstv