Le mouvement citoyen et non-violant, la Lucha, a publié ce week-end son rapport de 23 pages sur l’an 2 de Félix Tshisekedi à la tête du pays.
Dénommé « Fatshimetrie », le document comporte plusieurs points, notamment la Politique et la diplomatie, la Paix et la sécurité, la Justice et les Droits humains qualifiés du retour des vieux démons, l’Economie, la situation socio-économique, l’Education, la Santé et la lutte contre la pandémie de Covid-19, l’Agriculture synonyme d’Auto-suffisante alimentaire, le Social avec les inégalités aggravantes entre l’élite politique et le reste de la population, la Coopération économique, l’économie extravertie et peu diversifiée et le Changement climatique
Critiquer pour redresser
Selon la Lucha, le Chef de l’Etat Congolais s’était engagé à faire de l’année 2020, « l’année de l’action » afin de redresser le vécu des congolais. Quelle n’a pas été la surprise des rivalités politiques intenses au sein de la coalition gouvernementale, FCC-CACH, fondée sur un deal opaque, qui ont tout enterré le reste de la « République et de la Démocratique » au Congo.
La Lucha estime que le Président de la République s’est illustré et engagé par « tous les moyens » dans une bataille politique visant à rompre le mariage qui l’avait porté au pouvoir depuis le 24 janvier 2019, au détriment de l’amélioration des conditions des congolais déjà précaires.
Le rapport souligne qu’en outre, certains observateurs, ainsi que le FCC notent que l’approche utilisée par le Président aurait, d’une certaine manière, violé les prescrits ou l’esprit de la Constitution, d’autres lois et règlement en vigueur.
Braquage politique
Dans ce document, la Lucha qualifie de forcing et/ou de braquage politique appliqué par le Chef de l’État, fondé sur le débauchage politique au fond de la corruption des certains élus nationaux permettant à former « l’Union Sacrée de la Nation », issue des consultations présidentielles de novembre 2020.
Le mouvement citoyen, la Lucha, précise que le bilan de l’an 2 de Félix Tshisekedi est un « Échec patant » pour la population congolaise.
Des recommandations
La Lucha ne s’est pas limitée seulement aux critiques, mais aussi à des recommandations pouvant tirer le pays de ce tableau sombre.
La Lucha recommande au président de la Republique, Félix Tshisekedi de : « Respecter les lois du pays en matière des finances publiques en assurant régulièrement aux provinces, la retenue à la source de leurs recettes mobilisées afin qu’elles jouissent de leur autonomie de gestion pour réussir la mise en pratique de leurs politiques de développement local ».
« De Respecter la constitution dans le combat d’émancipation contre Kabila à travers la mise en place de l’union sacrée. La constitution étant plus sacrée, nous y veillerons sans ambages ».
« S’assurer que la caisse nationale de péréquation soit opérationnelle ».
« Veiller au respect des droits de tous les citoyens, aux libertés individuelles et collectives et assurer la protection des journalistes afin qu’ils s’exercent librement leurs missions de récolte, traitement et diffusion des informations sans être persécuté ».
« Initier des réformes institutionnelles et électorales importantes issues d’un large consensus afin d’éviter au pays un cycle sans fin de hold-up électoral, source des institutions fragiles qui peinent à gouverner le pays avec légitimité ».
« Veiller à la désignation rapide et dépolitisée des animateurs de la commission électorale nationale indépendante et amorcer l’épargne d’un fonds pour la tenue des élections dans le délai de 2023 ».
« Intensifier les efforts pour combattre l’insécurité sur toute l’étendue du territoire national en particulier dans les territoires affectés par les conflits en amorçant une lutte efficace contre l’impunité dont jouissent les chefs des groupes armés ».
« S’engager à gérer, de manière efficiente, les finances publiques pour le bien de tous les Congolais en réduisant drastiquement le train de vie de toutes les institutions, la présidence en priorité, et a ccroître la répression contre la corruption ».
« Réduire la taille du prochain gouvernement, entre 25 à 30 ministères, afin d’éviter une équipe budgétivore et parfois inefficace ».
« Renforcer la politique de la lutte contre la corruption en ouvrant des enquêtes dans les divers cas des dossiers de corruption documentés dans les rapports des ONG et des mouvements associatifs ».
« Prioriser les actions politiques à intérêt social immédiat afin d’améliorer le vécu des congolais ».
« Rendre plus efficiente et effective, la politique de gratuité de l’enseignement de base ».
« Profiter de la présidence de l’Union Africaine pour pousser les pays voisins à mettre fin aux incursions récurrentes de leurs armés afin de mettre fin aux conflits à l’Est du pays ».
« Exiger l’efficacité de l’action de la MONUSCO ».
« Réorienter la politique de la RDC vis-à-vis du Rwanda et des États-Unis afin de mettre fin aux ingérences internes de ces deux pays ».
Dégringolade de la situation sociale
Dans sa conclusion, le mouvement citoyen et non-violant, Lucha, précise qu’au-delà du fait que le président Félix Tshisekedi s’est courageusement départi du deal avec Joseph Kabila, son bilan pour la deuxième année reste en revanche un échec.
Elle souligne que le Chef de l’État a reculé de plusieurs pas par rapport à la situation des droits humains, pourtant montrant des indices prometteurs au terme de l’an un.
La situation sécuritaire s’est considérablement dégradée avec un nombre record des morts enregistrés, notamment à Béni, sans oublier les finances publiques gérées dans une extravagance inédite au moment où la situation sociale n’a cessé de dégringoler.
La Lucha remarque que le président de la république n’a pas encore concrétisé ses discours par des actes concrets.
Il doit fournir les efforts en respectant les engagements dûment inscrits dans divers secteurs de la vie nationale comme l’éducation, la lutte contre la corruption, la justice climatique, l’assainissement du climat d’affaires et les lois garantissant la justice sociale et distributive aux citoyens.
Gel Boumbe/Rédaction BelNews Tv